Plante malade ? Pas de panique, il y a la clinique - Auray
lundi 07 octobre 2013
Jacques My, phythiâtre et Maryvonne Decharme, spécialistes des plantes en souffrance ; des pépiniéristes ont fait part de leurs inquiétudes ; la 25e édition est couronnée de succès.
« Plantes en fête » a attiré des milliers de visiteurs à Kerplouz. Une 25 e édition marquée par le cri d'alarme des pépiniéristes. Et l'occasion de trouver le remède pour les plantes en souffrance.
Marché à ciel ouvert
Ici, sur cette prairie en pente douce qui tend les bras à la rivière, il fait bon musarder sous le soleil. On en profite pour faire ses emplettes de saison. La foire aux plantes de la Société d'horticulture est d'abord faite pour ça.
Plus d'une soixantaine d'exposants dont de nombreux pépiniéristes passionnés par leur métier y proposaient sur deux jours une grande variété de plantes appelées à s'épanouir au jardin. Un marché à ciel ouvert.
Pépiniéristes en danger ?
Tout n'est pas si rose y compris dans le monde des belles plantes. Les pépiniéristes habitués de la fête ne l'étaient pas tout à fait ce week-end (lire Dimanche Ouest-France). Des panneaux « Avis de décès » ont poussé ici et là, en signe de désarroi, sur le site. Les chiffres parlent pour eux : on dénombre 718 pépiniéristes dans le grand Ouest pour 1 482 salariés, 280 exploitations en Bretagne.
Entre 2004 et 2010, 17 % d'entre eux ont mis la clef sous la porte. « L'augmentation de la TVA à 10 %, l'écotaxe sur les carburants, la hausse du prix des engrais, un pacte menacent notre profession », ont averti plusieurs pépiniéristes en colère, inquiets pour l'avenir du métier. Ils ont interpellé au passage les élus qui ont parcouru les allées de la foire.
Allô la clinique ?
L'un des postes clefs de cette foire aux plantes, c'est la fameuse clinique des plantes. Elle accueillait ce week-end des spécialistes de l'union pour la protection des jardins.
En France, le concept de clinique des plantes a germé en 1999 sous l'impulsion de Jacques My, ingénieur phythiâtre. Avec Maryvonne Decharme, ingénieur horticole issue de l'école de Versailles, enseignant en pathologie des plantes durant 30 ans, il n'a pas ménagé sa peine pour distiller conseils et remèdes aux détenteurs de plantes en souffrance.
Ici, pas question de tirer sur l'ambulance. « La plupart des problèmes sanitaires rencontrés sont d'ordre physiologique. L'absence de traitement adéquat, de ventilation, d'exposition... par simple méconnaissance, sont à l'origine des souffrances des plantes ».
Prévenir plutôt que guérir
Les spécialistes de la clinique n'ont pas réponse à tout. Mais leur expérience peut s'avérer précieuse. « Nous pouvons, grâce aux échantillons et observations que nous fournissent les gens, élaborer un diagnostic, distiller des conseils et des réponses simples. Et, s'il le faut, apporter un remède. On guérit en dernière instance ». Prévenir plutôt que guérir donc en ne cédant jamais à la panique. « Nombre de jardiniers amateurs sont souvent démunis. Avec du bon sens et une bonne dose de méthodologie, on peut arranger beaucoup plus de choses qu'on ne le pense ».
Pour aider au quotidien les passionnés de plantes, www.cliniquedesplantes.fr
Pierre WADOUX.