LeHuffPost/AFP  |  Publication: 07/05/2013 13h07 CEST  |  Mis à jour: 07/05/2013 13h07 CEST

Les lombrics peuvent recycler jusqu'à 30% des déchets ménagers.

L'appétit d'ogre des lombrics, alternative écolo pour les déchets ménagers

 

ENVIRONNEMENT - Rien ou presque ne trahit leur présence : une épluchure de patate qui tangue doucement, une silhouette rose entre des restes de légumes. Pourtant, dans ce bac à compost, utilisable en intérieur, des centaines de lombrics engloutissent les déchets; auxiliaires précieux pour réduire le volume des poubelles et produire un fertilisant de qualité pour les plantes.

"C'est inimaginable tout ce qu'ils mangent, ce qu'ils sont voraces! Avec tout ce que j'ai mis dedans depuis un an ...", s'exclame Patricia Dréano, encore incrédule devant l'appétit féroce des 400 lombrics "Eisenia Foetida" qui ont colonisé son lombricomposteur, installé au sous-sol de sa maison près de Josselin (Morbihan), sous la table où elle prépare ses soupes.

"Lombricompost"

Importé d'Australie et des Etats-Unis, le lombricompostage permet de "recycler naturellement jusqu'à 30% du contenu de nos poubelles", plus rapidement et facilement qu'avec un composteur classique au fond du jardin, assure Gwénola Picard, 42 ans. Elle a co-fondé avec son mari, éleveur de dindes, la ferme lombricole du Pays de Josselin, un élevage d'un million de lombrics, nourris aux fumiers de cheval, de vache, de volaille et aux déchets de cuisine récupérés dans les restaurants.

Appliqué aux particuliers, le principe est simple: chaque ver dévore quotidiennement entre la moitié et une fois son poids en résidus de cuisine (épluchures, marc de café..), matières carbonées (carton, journal) ... jusqu'aux poussières du balai. Au fur et à mesure que s'amenuise le volume des déchets, celui des déjections s'accumule dans le lombricomposteur, sorte de tour composée de plateaux encastrables et percés, pour permettre aux lombrics de se déplacer.

Ne reste plus qu'à récolter le lombricompost, un fertilisant de la consistance d'un terreau destiné à nourrir les sols et revigorer les plantes. "Au bout de deux mois, pour dix kilos de déchets, on en récupère 5 kilos", affirme Gwénola Picard. Le tout garanti sans odeurs, sans mouches et sans espoir pour les vers de s'échapper. Seule contrainte, selon Gwénola Picard : recueillir régulièrement le "thé de ver", un engrais liquide issu de l'eau des matières en décomposition, pour éviter de noyer le cheptel.

 

Gwénola Picard cofondatrice de la ferme lombricole près de Josselin (Bretagne), le 2 mai 2013 [Frank Perry / AFP]

Geste simple, demande en hausse

"Ouvrir le composteur chez moi, c'est déjà une épreuve!", reconnaît en souriant Patricia Ros-Chilias, directrice du centre de loisirs de Josselin. Ce qui ne l'empêche pas d'accueillir, enthousiaste, un lombricomposteur rose, flambant neuf, dans la salle de restauration des enfants. "C'est très pratique car on n'est pas obligé d'aller à l'extérieur" les jours de pluie ou de froid, "on l'a sous les yeux, on sait qu'on doit nourrir nos vers", explique-t-elle. "C'est un geste qui devient naturel : on a mangé donc, au lieu de jeter les restes, on se demande d'abord si on peut les reconvertir", poursuit-elle.

Si la méthode séduit M. et Mme Tout-le-Monde, "on sent une demande qui explose de la part des collectivités", constate Frédéric Raveaud, de la société iséroise Collavet-Plastiques, et concepteur d'Eco-Worms, unique modèle de lombricomposteur 100% français, tout en rondeurs design et aux coloris pimpants. "Il y a quatre ans, quand on a commencé, c'était un produit qui s'adressait à des convaincus", poursuit-il. Désormais, "on en vend 3.000-3.500".

Photo Lanouée. Les vers de Gwénola dévorent les déchets ménagers

 

Dans la communauté de communes de Saint-Jean-Brévelay, près de Vannes, qui en propose à 40 euros pièce, une vingtaine de particuliers figurent d'ores et déjà sur la liste d'attente.

"Les déchets organiques, qui devraient finir dans des composteurs, représentent 15 à 20 % du contenu des poubelles", explique Maxime Lohézic, du service environnement de cette collectivité. "Le gisement est énorme", dans le cadre de la réduction des déchets ménagers demandée par le Grenelle de l'environnement, poursuit-il, "bluffé" par le succès de ces vers - plus petits et discrets que les vers de terre - et qu'il n'hésite pas à présenter, ironiquement, comme "de nouveaux animaux de compagnie".



martes 07 de mayo de 2013 08:16 AM
AFP / JOSSELIN, Francia 

Casi nada traiciona su presencia: una peladura de patata que se mueve ligeramente, una silueta rosa entre los restos de las verduras. Sin embargo, en el cubo de la basura orgánica, centenares de lombrices degluten los desperdicios, reduciendo el volumen de desechos, y producen un fertilizante de calidad para plantas.


"¡Es increíble lo que comen, son hipervoraces!", dice Patricia Dreano, sorprendida por el apetitio de 400 lombrices "Eisenia Foetida" que han colonizado su lombricompostador, instalado en el subsuelo de su casa situada cerca de Josselin (Morbihan, oeste de Francia), bajo la mesa donde prepara sus sopas.

lombrices


Importado de Australia y Estados Unidos, el lombricompostador permite "reciclar naturalmente hasta el 30% del contenido de nuestro cubo de basura" más rápida y fácilmente que con el compostador clásico colocado en una esquina del jardín, dice Gwénola Picard, de 42 años.


Junto con su marido, criador de pavos, ha cofundado la granja lombrícola del Pays de Josselin, un criadero de un millón de lombrices, que se nutren con excrementos de caballo, vaca, aves de corral y desechos de cocina recuperados en los restaurantes.


Utilizado por los particulares, el principio es simple: cada gusano devora diariamente entre la mitad y una vez su peso en residuos orgánicos (peladuras, café...), materias carbonadas (cartón, periódicos) y ¡hasta el polvo que barre la escoba!


A medida que se reduce el volumen de desechos, se acumula el de los excrementos de las lombrices en el lombricompostador, una especie de torre compuesta por bandejas empotrables y agujeros, para permitir el desplazamiento de las lombrices.
"Té de gusano"

Sólo falta recoger el lombricompostador, un fertilizante con la consistencia de la tierra destinado a nutrir la tierra y revitalizar las plantas. "Al cabo de dos meses, de cada 10 kilos de desechos, se recuperan cinco kilos", dice Gwénola Picard.


Sin olores, sin moscas y sin posibilidad de que las lombrices se escapen. El único problema es recoger regularmente el "té de gusano", un abono líquido procedente del agua de las materias en descomposición, para evitar que se ahoguen los anélidos.


"Abrir el compostador en mi casa ya es una prueba", reconoce sonriente Patricia Ros-Chilias, directora del centro de ocio de Josselin. Lo que no le impide recibir encantada un lombricompostador rosa flamante en el comedor de los niños. "Es muy práctico porque no necesitas salir a la calle" los días de lluvia o frío.


"Lo tenemos al lado, sabemos que tenemos que alimentar a nuestros gusanos", explica. "Es un gesto automático: hemos comido y, en vez de tirar las sobras, antes nos preguntamos si se pueden reciclar", dice.


Aunque el método seduce a casi todos, "la demanda aumenta en las comunas", constata Frédéric Raveaud, de la empresa Collavet-Plastiques, y creador del Eco-Worms, único modelo de lombricompostador francés, muy colorido.

"Hace cuatro años, cuando empezamos, era un producto para convencidos", pero ahora se venden entre "3.000 y 3.500".
En el municipio de Saint-Jean-Brévelay, cerca de Vannes, donde se venden a partir de 40 euros la pieza, una veintena de particulares ya están en las listas de espera.


"Los desechos orgánicos que deberían ir a parar a los compostadores, representan entre el 15 y el 20% del contenido de los basureros", dice Maxime Lohézic, del servicio de medio ambiente de esta comuna.


"El potencial es enorme" de estas lombrices -más pequeñas y discretas que los gusanos tradicionales-, que se van a convertir en los "nuevos animales de compañía"--, tras el pedido de las autoridades competentes de que se reciclen los desechos del consumo privado.